Il était une fois... Valentine

 

noir et blanc3

Je suis si bien, appuyée contre lui, sa bouche buvant la mienne, que je ne sens pas ses doigts dénouant dans mon dos le haut du maillot. Il passe un bras autour de ma taille, me fait pivoter un peu et sa main droite vient doucement cueillir mon sein. Je pense ce mot parce qu'il a le geste de la main qui cueille un fruit. Ce n'est qu'alors que je comprends que Jérôme a détaché mon soutien-gorge. Ce contact me bouleverse. C'est le premier garçon qui touche mes seins. Je sais que devrais le rejeter mais je suis comme paralysée, incapable de réagir. Jérôme garde cette main sur moi, sans bouger. Ma panique s'apaise peu à peu : sa main est douce et agréable. Tellement qu'après quelques instants, je ne désire plus vraiment qu'elle s'en aille. 

Jérôme m'entraîne maintenant vers sa chambre, il ôte les bretelles de mon soutien-gorge et nous nous allongeons côte à côte sur son lit. Je n'ai nulle honte de ma poitrine dénudée, offerte à son regard, je n'attends qu'une chose : qu'il en reprenne possession. Mais il s'accoude et me parle, tout bas :
    - Valentine, je t'aime depuis tellement longtemps, il n'y a qu'aujourd'hui que j'ose te le dire. Tu es belle et j'aime tout de toi. Quand tu m'as tendu ton visage tout à l'heure ta bouche était comme une fleur rouge, avec un parfum d'orange et j'ai eu le sentiment de m'y poser pour la butiner, comme un colibri...
        Je l'écoute et ses paroles, ses mots d'amour me ravissent. Je me redresse pour l'embrasser. Quand je me rallonge, il se penche sur moi, pose sa main sur mon sein et fixe son regard dans le mien :
    - Ton sein est un oiseau fragile, ton oeil est un puits où je veux te donner à lire ma vie...
        Je me serre contre lui, éperdue.

Jérôme promène sa bouche sur mon corps et par moment je ne peux plus retenir de petits gémissements de plaisir quand il mordille mes seins tendus. Sa main recommence ses évolutions : elle va de mon buste, à mes hanches, à mon ventre, le longe. Mais voilà qu'elle se glisse sous le maillot, atteint ma toison, la lisse. Un frémissement me parcourt, mais je reste incapable de réagir. La proximité de cette main éveille une peur sourde : Jérôme ne va pas oser me toucher ? Je suis prête à serrer les jambes. La main descend encore un peu et là, impossible, mes cuisses se resserrent seules et interdisent tout passage. Je me redresse sur le lit, le ventre soudain tordu d'angoisse et intime à Jérôme :
    - Si tu m'aimes, va-t-en !
        Il se lève et quitte la pièce. Je reste là, brisée par l'émotion, en pleurs. J'aurais aimé lui laisser le passage vers mon intimité, mais je n'ai pas pu, c'est trop tôt, je ne suis pas prête, je me suis heurté de plein fouet contre les montants de cette nouvelle porte immense et terrifiante de l'amour.

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