Perle 7: Le tire-fesses !
Cela faisait bien un bon quart d’heure, que Perle se sentait bien avec ses nouvelles camarades, quand elle les vit s’envoler une par une, poussées par des gouttes de transpiration ; Marie venait de se réveiller… Notre goutte téméraire attrapa la parka au passage, n’appréciant pas trop la compagnie des indigènes, comme elle les appelait. Sitôt dehors, Perle commença à durcir, le froid la glaça ; elle ne pouvait plus bouger, figée avec d’autres gouttes sur la manche droite. A la faveur d’un mouvement de la jeune fille, elle aperçut sur l’autre manche, Germaine ; elle était contente de revoir son amie ; le hublot du toit avait fini par suer et elle était tombée lors du freinage du bus un peu brusque à l’arrivée…
Marie chaussa les bottines, que le loueur, un habitant de Theys, trouva à sa taille. Il lui fournit les skis adéquats et elle sortit chaudement harnachée, des lunettes voilant le soleil. Déjà, ses camarades étaient prêts pour la première leçon de ski ; Patrice, le moniteur, leur expliqua les rudiments de la glisse. Quelques chutes plus tard, les voilà tous parés à affronter la piste. Celle réservée aux enfants nécessitait l’emprunt du Tire-fesses. C’est avec enthousiasme, que la classe se précipita vers le poste de remontée. Sauf Marie, qui appréhendait cet engin ; des souvenirs de manège avec son père disparu, ravivaient des douleurs viscérales. C’est toute tremblante qu’elle s’en approcha ; le moniteur aguerris vint lui parler, la rassura et comme elle était courageuse, affronta sa peur et la vaincue…
Perle sentit un courant d’air dans la manche, une partie des gouttes glacées s’envolèrent ; elle s’accrocha ; un mouvement ascendant l’emmenait vers de l’air de plus en plus froid. Marie entoura la barre de maintien de ses deux bras, rapprochant ainsi Germaine de Perle. – Tu sais où on va ? cria son amie. – Non, mais ça caille !, éternua notre héroïne ; regardes en bas ! C’est tout blanc ! – Tout à l’heure, j’ai vu des gouttes artificielles se faire écraser par des bonhommes sur des planches. – Mais, ça doit faire mal !, s’horrifia Perle.
Le tire-fesses stoppa ; Marie, trop contente d’être arrivée, se roula dans la neige. Perle et germaine furent projetées dans la descente à rouler-bouler. – Waouh ! C’est rigolo, mais ça donne le tournis ; et en plus les gouttes artificielles ne veulent pas jouer avec nous, s’extasia l’intrépide. Rendez-vous en bas Germaine ! Yaouuuuuuuuuuuh !