Perle 9: C’est René !

Publié le par kloopaysages

Perle et Germaine étaient restées accrochées aux chaussettes en laine de Sophia et s’étaient glacées en arrivant en haut du remonte-pente. Elles s’attendaient à redescendre en boule pour la vingtième fois ; mais quelle ne fut pas leur surprise quand la jambe emprunta un chemin différent. Elles furent vite rejointes par d’autres gouttes glacées, au corps translucide, avec une étoile à l’intérieur. Elles ressemblaient à celles aperçues sur la piste, mais en beaucoup plus belles ; elles semblaient pures, sauvages. Curieuse, Perle ne put s’empêcher d’interroger la plus proche d’elle : - Vous venez d’où avec vos robes de soie ? – Ben, on vient du glacier ! répondit l’accostée avec un fort accent savoyard ; la semaine dernière, y a eu une avalanche et on s’est rendu jusqu’ici. On était toutes en boules ; car on aime bien notre lac, de l’autre côté du pic. A cause d’un skieur, on a changé de versant ; j’espère que cette jambe va nous remonter ! – Mais, comment faites-vous pour passer du lac au glacier ? – L’été, quand il fait chaud, on se liquéfie dans la cuvette ; en septembre, on s’envoie en l’air et on retombe 2 mois plus tard sur le Pic ; normalement, on hiberne tranquillement jusqu’au printemps ; mais maintenant, je ne sais pas où on va se retrouver !

Il faisait nuit quand le duo approcha du chalet ; la lumière du feu de cheminée qui éclairait la lucarne, leur servit de point de repère. Sophia avait aperçu la fumée la première, retrouvant pour le coup, le sourire et quelques forces pour accélérer la marche. René était moins réjoui ; il avait espéré se retrouver en tête à tête avec elle... Le refuge était construit en fust, des rondins de bois empilés de le style canadien ; il pouvait accueillir jusqu’à 8 personnes ; le confort était rudimentaire, mais suffisant pour une nuit. A l’approche, deux chiens se mirent à aboyer ; la jeune allemande sursauta dans les bras du guide, qui n’en demandait pas tant. Dans la pénombre, ils découvrirent deux husky attachés à un arbre, à côté d’un traîneau. La porte de la bâtisse s’ouvrit sur un homme trapu, à la barbe fournie ; Sophia se souvenait du film, le dernier trappeur, et s’attendait à voir un fusil dans ses bras. – Entrez ! ne vous inquiétez pas, ils ont déjà mangé, plaisanta Michel. Le grand sourire sur son visage rassura les deux arrivants ; surtout que René venait de reconnaître son camarade de régiment des chasseurs alpins. Les deux hommes se donnèrent l’accolade ; 5 ans qu’ils ne s’étaient revus. – Claudine, appela Michel, viens voir, c’est René !

Notre groupe de gouttes glacées s’était assoupis, tant la progression de la jambe était lente. C’est Germaine qui donna l’alerte : - Hé, les filles ! Regardez ! On approche d’une lumière ! – Aie ! aie ! s’écria la savoyarde, ce n’est pas bon pour nous ! On va finir dans une tasse de thé ! – Qu’est-ce qu’on peut faire ? s’inquiéta Perle. – Il faut se détacher de cette chaussette avant qu’elle entre dans le chalet. Deux chiens aboyèrent et la jeune femme fit un bon dans les bras de son compagnon ; c’est ce moment que choisir les gouttes de glaces pour sauter dans la neige ; Germaine les suivit ; mais Perle sous la pression de la jambe de l’homme était passée au travers de la chaussette et se retrouva dans les mailles du survêtement de la jeune femme…

Publié dans Ecritures

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